Aéroport international de Cotonou

Publié le par Koumondji Arnaud

L’Anac suspend les prestations de la Sofrasep

( 60 employés au chômage dès le 1er juillet)

Les vols en partance et à destination de l’aéroport international Bernadin Cardinal Gantin pourraient dès le 1er juillet prochain se faire sans les contrôles de la société qui s’occupe de la sécurité et de la sureté qui complètent la police de l’air et des frontières. En effet, le Directeur Général de l’Agence nationale de l’aviation civile a décidé de mettre fin à la collaboration de Sofrasep, l’unique entreprise autorisée à faire valoir ses prestations sur la plate-forme aéroportuaire de Cotonou, à qui il adressé une correspondance l’invitant à suspendre ses activités à compter du 1er juillet prochain. Qu’est-ce qui peut justifier cette décision brutale du directeur de l’Anac ? Si le directeur général de l’Anac fonde sa décision par les résultats de l’audit qu’il a diligenté dans l’entreprise les 15 et 16 juin dernier, il faut penser plutôt à une volonté d’ouvrir le secteur à une autre entreprise qui n’arrive pas à convaincre les compagnies opérant sur l’aéroport de Cotonou sur ses compétences et sur les qualités de services qu’il pourrait offrir.

En suspendant en effet les activités de la seule entreprise agréée, l’Anac va donc contraindre les compagnies à contracter avec cette nouvelle société en ce qui concerne les services de sureté et de contrôle de documents de voyage. C’est donc une entreprise dont les compétences du personnel ne sont pas éprouvées qui sera amenées à intervenir sur l’aéroport international de Cotonou. Or, il est fait à la Sofrasep le reproche de ne pas assurer un recyclage de son personnel qui lui a été formé au départ par l’Anac. Cela pourrait expliquer en plus qu’un délai de grâce n’a pas été accordé à la Sofrasep pour procéder aux aménagements induits par les résultats de l’audit. La date du 1er juillet pourrait également n’avoir pour objectif que d’empêcher l’entreprise de démarrer la mise en œuvre de son contrat avec une nouvelle compagnie européenne, Brussess Airlines à compter du 06 juillet prochain.

Il souligner également  que certaines insuffisances relevées par l’audit découle de la responsabilité de l’Anac. Il s’agit surtout de l’absence de certains responsables dans l’organigramme de l’entreprise. Comme si cela ne suffisait pas, l’Anac se serait en effet refusé d’octroyer des badges d’accès à la plateforme aéroportuaire aux cogérants et aux directeurs des opérations de l’entreprise. Or en l’absence de ses badges, ses responsables ne peuvent effectuer les missions qui sont les leurs.

Au-delà des intérêts économiques liés à la volonté d’ouvrir le secteur à de nouveaux entrepreneurs, c’est un drame social qui couve suite à la décision de suspendre l’agrément de la Sofrasep sans lui accorder un moratoire pour une remise en conformité. L’entreprise compte en effet une soixantaine d’employés que l’on contraint ainsi au chômage. Des pères  de familles qui pourraient se retrouver sans travail

L’exemple Air France

Or, il faut le souligner, la Sofrasep a, dans un passé récent, monté toutes sa disponibilité à mettre en œuvre les recommandations qui lui sont faites des suites des audits. Air France pour qui elle assure les prestations de service de sureté et de contrôle de documents de voyage l’a en effet audité du 03 au 05 mai dernier et fait des recommandations. Les responsables de cette entreprise ont alors fait le constat que leur recommandations et observations ont été systématiquement pris en compte avant même la transmission des résultats de l’audit. Pourquoi l’Anac ne peut –elle faire de même ?

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article